C'est une question essentielle que je me suis posée très tôt dans mon métier de thérapeute en accompagnant des centaines de personnes. Encore aujourd'hui, je constate que le fait de prendre soin de soi ne va pas toujours de soi. 

Prendre du temps dans son quotidien afin de reproduire les exercices que nous expérimentons en séance, respirer, se reposer,... prendre soin de soi au delà de son apparence et devenir SA PRIORITE n'est pas si évident que cela. 

Parfois, c'est à l'issue de la maladie, d'un Burn-Out, du décès d'un proche... ou d'autres accidents de la vie que nous comprenons que la vie ne tient qu'à un fil et qu'il nous faut la vivre ICI ET MAINTENANT et prendre soin de soi.

Alors pourquoi c'est si difficile? Pourquoi devons nous attendre d'avoir des alertes pour prendre soin de soi? La question est complexe et chaque histoire de vie est différente. Les raisons touchent tout autant à des dynamiques personnelles, sociales et parfois même inconscientes.

En voici quelques une pour nous aider à y voir clair...

‍♀️ 1. Le manque d’apprentissage ou de modèles
On ne nous apprend pas toujours à prendre soin de soi avec bienveillance. Et si l’on a grandi avec des figures qui ne savaient pas se poser ou se respecter, il faut réinventer cela seul.

2. Le conditionnement culturel

• Plus largement, nos éducations ont eu plutôt tendance à valoriser l’action, la performance et l’efficacité. « Se poser » peut être perçu (à tort) comme de la paresse ou de l’égoïsme.
• Dans nos sociétés dites modernes, ce que l’on « fait » peut primer sur ce que l’on ressent ou ce que l’on est.

C'est l'éternelle question de l'"être" et l'"avoir". L'équilibre n'est-il pas entre les 2?

 3. Les rythmes de vie

• La sur-stimulation constante : Entre les informations, notifications, nos engagements personnels ou professionnels, l'omniprésence des écrans… il devient difficile de créer des espaces de silence ou de lenteur.
• La charge mentale : Particulièrement pour les personnes qui portent des responsabilités (parentales, professionnelles, sociales), s’accorder du temps semble souvent impossible.

 4. Les mécanismes mentaux

• La culpabilité : Quand on prend du temps pour soi, une voix intérieure peut nous dire qu’on devrait plutôt s’occuper des autres, avancer dans le travail, gérer le quotidien…
• Le mental hyperactif : S’arrêter, c’est aussi faire face à ce qui émerge : émotions refoulées, fatigue accumulée, besoins oubliés... Cela peut être inconfortable, voire angoissant.

 5. La peur de se rencontrer soi-même...
Beaucoup de gens fuient ce moment de face-à-face avec eux-mêmes parce qu’il implique parfois de réévaluer ou remettre en question des choix de vie. Prendre soin de soi, ce n’est PAS QUE du bien-être « agréable » ; c’est aussi un ACTE DE LUCIDITE : reconnaître ses limites, ses besoins, ses blessures. Cela demande du courage.

 Et maintenant ? Qu'est-ce qu'on fait avec tout ça?

En réalité il n’est pas forcément nécessaire de tout changer d’un coup. Et il n'est jamais trop tard pour changer nos habitudes.

Voici quelques pistes :
• Commencer petit ou logique des petits pas : quelques minutes par jour de respiration, de silence, de marche consciente.
• S’autoriser : se rappeler que ce n’est pas un luxe mais une nécessité.
• Trouver son propre rythme : ce qui fait du bien n’est pas le même pour tous.
• Bien s'entourer : cotoyer des personnes qui respectent (et inspirent) ce type d’équilibre peut être aidant et stimulant. 

Besoin d'en parler ou d'être accompagné (e)?