Pouvoir de la conscience et puissance du corps
D’après une étude réalisée par des chercheurs canadiens1 en sciences cognitives, notre cerveau produirait plus de 6000 pensées par jours.
Ainsi, sans que nous en ayons pleinement conscience, notre mental est toujours en action. A cela rien d'étonnant à ce que nous ne puissions saisir le flux incessant de nos pensées tant il y en a!
Mais le plus inquiétant - est que l’essentiel de nos pensées sont d’ordre négatif. On appelle cela en psychologie le biais de négativité.
Du point de vue de l’évolution cela s’explique... Pour nos ancêtres préhistoriques, c’était un moyen de rester attentifs aux dangers des menaces diverses et prédateurs potentiels. Il en allait ainsi de notre survie !
Aujourd’hui, même si les dangers qui peuvent mettre en péril notre survie sont moins présents, notre cerveau n'a pas vraiment changé. Les recherches faites sur le sujet ont démontré que notre cerveau réagit plus intensément aux stimuli négatifs, ce qui confirme sa propension naturelle à la négativité...
1 Jordan Poppenk – Queen’s University – Kingston (Ontario).
Parallèlement, une des révolutions en matière de psychologie est la découverte de l’incidence de nos pensées (croyances, perceptions…) sur nos émotions. Alors que l’on pensait que les situations vécues par la personnes étaient seules responsables de leurs émotions, plusieurs études et recherches scientifiques ont mis en évidence que notre interprétation de la situation vécue reste déterminante.
Prenons un exemple... J'attends une amie au restaurant pour midi et elle ne vient pas... Plusieurs options s'offrent à moi... et donc plusieurs émotions sont possibles...
- Si je pense au pire et espère qu'il ne lui est rien arrivé, je génère de l'anxiété
- Si je pense qu'elle l'a fait exprès (oubli, acte manqué...), je ressens de la tristesse
- Si je pense que c'est une habitude de sa part... je créé de la frustration ou de la colère
Je peux ainsi identifier pour chaque situation désagréable, mes propres dialogues internes générateurs d'émotions.
Alors comment enrayer ces pensées automatiques et transformer le cercle vicieux en cercle vertueux? Et par quoi commencer? Autrement dit, dois-je agir en 1er lieu sur les manifestations de mes émotions ou sur mon mental et mes pensées?
Ça me rappelle l'histoire de l'oeuf et la poule... Lequel des 2 génère l'autre et lequel vient en 1er?
Il semble bien que ce soit les 2! La poule pond l'oeuf qui fait la poule... ou le coq! ça marche dans les 2 sens! Si je pense au pire, je génère de l'anxiété... et quand je génère de l'anxiété, je pense au pire... Un vrai cercle vicieux.
De ce fait, je peux agir à la fois sur mes pensées et sur leurs manifestations corporelles... Tout dépendra de l'intensité émotionnelle, de l'urgence à traiter, de mes capacités de l'instant à gérer l'émotion, mon entrainement... Par expérience, si l'on est pas trop entrainé ni accompagné, partir du corps et éteindre le feu émotionnel est plus simple que vouloir maîtriser le flot des pensées. Mais dans tous les cas, les 2 approchent sont essentielles!
Les pensées relatives à notre vécu et son interprétation sont d’ordre automatiques, donc non conscientes. Ce sont ces pensées qui vont générer chez nous des émotions et des comportements propres. C'est sur cette réalité que se sont développées les thérapies comportementales en psychologie et que reposent les thérapies psycho-corporelles.
Entre le corps et l'esprit, il n'y a pas de séparation!
Grâce à la pratique de la Méditation de pleine conscience et la sophrologie, nous apprenons à identifier (conscientiser) nos pensées automatiques (discours intérieurs négatifs, interprétations, jugements... hérités de nos conditionnements et expériences passées) qui sont à l'origine de nos émotions, sensations corporelles et des comportements que nous souhaitons modifier.
En conscientisant nos discours intérieurs, nous pouvons mieux les comprendre et les modifier en leur substituant des discours plus positifs.
Par les approches telles que les relaxations dynamiques en sophrologie, le Qi Gong, ou encore les techniques respiratoires, en passant par le corps, nous conscientisons ces habitudes inconscientes pour mieux les libérer et les transformer. Le reste est une question d'écoute patiente et d'entrainement!
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